Éclairage sur le programme action carbone solidaire
Ingénieure agronome, spécialisée en développement agricole, Claire Sellier est diplômée de la première école française d’ingénieurs en agronomie : l’Institut National Agronomique de Paris-Grignon, devenue aujourd’hui AgroParisTech. Elle a préparé, mis en œuvre et évalué des projets de développement pendant plus de 10 ans dans différents pays d’Afrique (Comores, Mali, Madagascar, Kenya, Ghana et Maroc) et au Népal. Au sein de la Fondation GoodPlanet, elle a supervisé des projets de valorisation des déchets en compost (Madagascar, Togo, Cameroun et Côte d’Ivoire) et gère actuellement des projets de constructions bioclimatiques (Maroc et Inde), d’apiculture (Maroc), d’agroforesterie (Pérou, Equateur, Ethiopie et France), de développement de semences paysannes et de conservation de la fertilité des sols (Sud de la France). Depuis plus de 6 ans, elle est chargée de projets dans le pôle Action Carbone Solidaire de la Fondation GoodPlanet.
La Fondation GoodPlanet a pour objectifs de placer l’écologie et l’humanisme au cœur des consciences et de susciter l’envie d’agir concrètement pour la terre et ses habitants.
1- Quelle est la genèse de la Fondation GoodPlanet ?
Prolongement du travail artistique et de l’engagement pour l’environnement de Yann Arthus-Bertrand, la Fondation GoodPlanet a pour objectifs de placer l’écologie et l’humanisme au cœur des consciences et de susciter l’envie d’agir concrètement pour la terre et ses habitants. Créée en 2005 sous forme d’association loi 1901, GoodPlanet est déclarée Fondation reconnue d’utilité publique en 2009 et devient la « Fondation GoodPlanet ».
2- Quelle est votre mission en tant que chargée de projets ?
Je suis chargée de projets depuis 6 ans chez GoodPlanet et mon rôle consiste à sélectionner les projets de développement environnementaux solidaires portés par des ONG ou des entreprises sociales de terrain qui correspondent aux valeurs de la fondation. Ma mission consiste à faire monter en compétences techniques et/ou organisationnelles ces partenaires opérationnels, par exemple en les aidant à clarifier leurs objectifs, en définissant avec eux des indicateurs de suivi des projets et en réalisant des évaluations sur le terrain pour les aider à progresser.
3- Pourquoi parle-t-on de carbone « solidaire » à la fondation ?
Tous les projets portés par la fondation GoodPlanet ont une dimension environnementale et contribuent à réduire le réchauffement climatique, mais tous nos projets ont également une dimension solidaire car ils visent à accompagner les populations vulnérables qui sont aussi celles qui sont souvent les plus touchées par les impacts des changements climatiques. Elles ont besoin d’aide pour pouvoir en atténuer les effets et parvenir à changer de pratiques agricoles, énergétiques, constructives…
4- Les projets pour lesquels la fondation œuvre sur la planète sont-ils créés ex nihilo, ou répondez-vous à des sollicitions d’ONG ?
Nous accompagnons des projets proposés par des ONG que nous choisissons en fonction de ce qui nous semble être prioritaire et nous faisons mûrir ces initiatives locales pour les accompagner avec exigence vers des projets plus ambitieux et plus aboutis.
5- Pensez-vous que la crise du COVID-19 va faire bouger les mentalités dans le bon sens ?
Nous l’espérons. La crise que nous traversons questionne notre rapport au vivant, à la biodiversité, au climat… Les effets du changement climatique sont toujours là. Si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, d’ici à cinquante ans, 3,5 milliards de personnes pourraient vivre dans des endroits aussi chauds que le Sahara aujourd’hui (selon une étude publiée dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences). Toujours à distance, l'équipe de la Fondation GoodPlanet continue de mener à bien ses missions afin de préparer la sortie de cette crise sanitaire et assurer la reprise de ses programmes.