Traversée des États-Unis en train : rencontre avec Léa Camilleri

Le retour d’expérience de Léa Camilleri

Influenceuse engagée mettant l’écologie, la nature et l’humain au cœur de son contenu, Léa Camilleri a réalisé son rêve : traverser les États-Unis d’Est en Ouest, en train. De New York à Los Angeles, à l’assaut de villes et de parcs nationaux mythiques, des plaines du Midwest aux Rocheuses, focus sur ce voyage transcontinental à l’empreinte carbone réduite, le temps d’une rencontre en 8 questions.

1 mois sur les rails, 4 500 kms. d’un océan à l’autre, plus de 80 heures de train à regarder l’Amérique défiler par la fenêtre... Une traversée ferroviaire des États-Unis est une aventure inoubliable !

1- Quels souvenirs gardes-tu de ta traversée des États-Unis en train ?

Je retiens que tout le monde était très curieux de mon voyage, avant de partir et sur place. Je me suis rendu compte que traverser les États-Unis en train, seule, n’était pas commun ! Et je garde le bonheur d’avoir vu toutes ces villes (New York, Washington, Chicago, Denver, San Francisco, Los Angeles) et tous ces paysages à couper le souffle dont j’avais tant rêvé. Je me suis émerveillée de tout, tout le temps. Je me suis fait des amis, j’ai ri, j’étais là, dans l’instant (pour une fois !). J’ai retrouvé mon âme d’enfant et je me suis redécouverte. Je rentre changée et le cœur gonflé de gratitude, de reconnaissance et de joie envers ma communauté qui m’a accompagnée et Les Maisons du Voyage qui ont concrétisé mon rêve. C’était encore mieux que tout ce que j’avais pu imaginer !

2- Pourquoi avoir choisi de voyager en train ?

Je prends peu l’avion, pour, à mon niveau, tenter de préserver la planète ; mais, j’adore le train ! J’ai beaucoup voyagé de nuit, en train couchette, en Europe. Je trouvais ça un peu fou d’essayer ce moyen de transport pour traverser les USA. Mon souhait : voyager autrement, vivre cette expérience avec ma communauté, créer mon itinéraire sur mesure, faire les choses à ma manière pour rendre mon projet réel. Le voyage en train, c’est une entrée en matière et un voyage en soi. Ça prend du temps, on reste plus longtemps sur place.

3- Quels trains as-tu empruntés pour cette traversée d’Est en Ouest ?

J’ai pris l’Acela d’Amtrak, la compagnie ferroviaire publique américaine, entre New York et Chicago, en passant par Washington D.C. J’ai vu mon premier lever de soleil dans le train, entre Washington et Chicago - c’était le plus mémorable ! De Chicago à Denver, j’ai embarqué à bord du California Zephyr, l’un des trains longue distance les plus célèbres des États-Unis, qui traverse l’Illinois, l’Iowa, le Nebraska, le Colorado. Le trajet a duré 19h30 à travers des paysages incroyables. Puis, je suis partie à l’assaut des Rocheuses dans l’Ouest américain, à bord du luxueux et panoramique Rocky Mountaineer. Je savais que j’allais aimer ce voyage au fil des rails ; mais, pas autant ! La cabine procure de l’intimité, on ne ressent pas l’enfermement et on ne perd pas la notion du temps comme dans l’avion. On savoure le décor qui défile et on a conscience du temps qui passe en observant la lumière changeante au fil de la journée. C’est très agréable. Surtout que le personnel de l’Amtrack a été incroyable sur tous les trajets. Le service à l’américaine est exemplaire !

4- Est-ce compliqué de voyager seule ? 

Je me suis posé la question avant de partir : une femme qui voyage seule, est-ce que c’est faisable, est-ce que c’est sûr ? En fait, je ne me suis sentie seule à aucun moment. Et je me suis toujours sentie en sécurité. Quand tu dis que tu es seule, les gens font plus attention à toi. J’ai l’impression que tout le monde avait un œil sur moi.

5- Quelle a été ton étape préférée ?

Le plus marquant a été la découverte des parcs nationaux, prétextes de mon voyage. Capitol Reef, Bryce Canyon, Zion, Arches... Ces grands espaces, tous très différents, avaient pour moi un point commun : être des décors de cinéma. Les voir « en vrai » était étrange... J’ai adoré cette impression de rentrer dans un film ! Parmi mes préférés, Bryce et son magnifique amphithéâtre naturel ciselé par l’érosion, que l'on surnomme « la vallée aux milles bougies », et, Arches, autre splendeur minérale de grès ocre, pour lequel je garde un souvenir particulièrement ému : c’est le premier parc que j’ai découvert à la descente du train.

6- Quelle a été l’expérience la plus marquante ?

Mon trajet à bord du Rocky Mountaineer. Emprunter ce train est le rêve de beaucoup de gens. Et voir les gens vivre leur rêve, comme moi je vivais le mien, était incroyable. J’ai rencontré des retraités, des couples qui fêtaient leur anniversaire de mariage. L’ambiance était particulière, chaleureuse : tous les passagers étaient heureux d’être là, ils parlaient avec tout le monde... J’ai fait pareil !

7- Et l’expérience la plus solidaire ? 

Le bien-être animal me tient à cœur. J’ai fait du volontariat en Utah auprès de « Best Friends Animal Sanctuary », un refuge animalier financé par des fonds privés qui recueille des chiens, des chat, des chevaux et d’autres animaux abandonnés, avec pour objectif l'interdiction de tuer des animaux. Le refuge est immense, je n’en avais jamais vu d’aussi grands ! J’ai promené un chien dans un cadre lunaire de canyons, un moyen de lier l’utile à l’agréable. Ça a donné une autre dimension à mon voyage. J’ai pu partager la vie des acteurs du refuge, échanger avec les soignants, interagir avec les animaux...

8- Un conseil à partager ?

Construire son itinéraire sans prévoir trop de points de chutes : faire des longues distance permet de préparer la prochaine étape dans le train et d’apprécier l’arrivée. Le train remet l’aventure au cœur du voyage. Et l’aventure, c’est l’arrivée dans une destination, pas seulement la destination en elle-même.