Carnet de voyage à Oman

 Le sultanat d’Oman, vu par Frédérique

Conseillère voyage spécialiste de l’Orient, Frédérique revient d’un voyage de repérage à Oman, « la Suisse de l’Orient ». Dix jours entre désert et wadi, montagne et mer d’Arabie. De Mascate à Salalah, elle a déniché de nouvelles expériences et de nouvelles adresses afin de concocter des itinéraires sur mesure inédits aux voyageurs épris de traditions ancestrales et de paysages somptueux. Rencontre en 5 questions.

Une population accueillante, des paysages sublimes et variés, une cuisine délicieuse aux accents libanais et indiens, une hôtellerie de qualité, tels sont les atouts du sultanat d’Oman, entre nature et culture.

1- Quelles impressions gardes-tu de ton voyage à Oman ?

Oman est un pays lumineux et minéral. Le soleil, la luminosité du désert, les maisons blanches, les silhouettes de hommes en dishdashas, ces robes traditionnelles… C’est un pays de contrastes. Dishdasha blanche des hommes, abaya noire des femmes. 4x4 et dromadaires. Monuments contemporains flamboyants ou vestiges historiques. Déserts et wadis. Cette aridité et cette abondance qui se succèdent sont étonnantes. Par exemple, le wadi Darbat, ses piscines naturelles, ses cascades, constitue un paysage surprenant dans la région désertique du Dhofar.

2- Peux-tu nous décrire plus précisément ton itinéraire ?

Nous avons atterri à Mascate pour un circuit en deux parties. La première dans le centre du sultanat, le temps d’une boucle de Mascate à Nizwa, centre historique dont le fort est l’un des 500 disséminés sur le territoire omanais ; la seconde au sud, dans la région de Salalah.

À Mascate, la journée a été bien remplie, entre l’Opéra royal, le Vieux Mascate et le souk de Mutrah, le musée National, le tour panoramique pour découvrir le palais Al Alam et les forts Jilali et Mirani. Le lendemain, après la visite de la mosquée Qaboos, nous avons pris la route jusqu’au Wadi Shab. Une randonnée entre roches, eau et palmiers ; puis, nous avons continué notre roadtrip vers la ville côtière de Sur ; puis, le désert des Wahibas, l’habitat des Bédouins qui vivent ici de l’élevage de dromadaires et de moutons. Après une nuit dans le désert, le décor du Jebel Akhdar, tout en contrastes, a été l’apothéose de cette boucle au nord du pays.

Deuxième acte dans le Dhofar, hors des sentiers battus. La région regorge de surprises : des « geysers » marins, des vestiges classés par l’Unesco (Ubhar), des wadis aux piscines naturelles et cascades, des villages historiques... et le désert. Majestueux. On est à la frontière du Yémen. Mirbat garde les stigmates d’un riche passé portuaire accueillant les navires en provenance de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe. Fière également de la victoire de ses forces armées contre un groupe d’insurgés communistes, en 1972.

3- Des expériences enrichissantes ? 

Découvrir l’origine et la fabrication de l’encens au Wadi Dayka, classé par l’Unesco. Il faut entailler les arbres à encens pour récupérer la résine qui se transforme en cristaux en séchant. La variété la plus noble, issu du Boswellia Sacra, est la résine hojari. Les visites du wadi et du village de Birkat al Mouz permettent quant à elles de comprendre l’ingénieux système d’irrigation traditionnel qu’est le falaj.

4- Un coup de cœur ?

Deux ! Le djebel Akhdar, grandiose, entre villages traditionnels accrochés aux flancs abrupts de la montagne et cultures en terrasses où le grenadier côtoie le rosier de Damas. Et le désert, pour suspendre le temps, contempler de magnifiques levers et couchers de soleil et toucher le sable orangé doux comme de la soie... D’ailleurs, j’ai une adresse à souffler au cœur du désert du Khub Al Khali : Salalah Magic Camp. C’est l’endroit idéal pour goûter l’hospitalité omanaise et vivre des moments suspendus, seul, à deux ou en famille. Glisser sur les dunes en surf ou en luge, admirer le ciel constellé en guettant les étoiles filantes, passer une nuit sous une tente de luxe... Le camp porte bien son nom !