Le Kansai, vu par Marie
Des paysages de toute beauté, des ambiances poétiques, des délices culinaires, des "kami" (esprits divins) et secrets de ninjas… Responsable de production Asie, Marie nous parle de son voyage dans le Kansai, région du Japon située sur l'île principale de Honshu, qui abrite les grandes villes chargées d'histoire de Kyoto, Osaka, Nara, Himeji ou encore Kobe. Un repérage de 12 jours pour dénicher de nouvelles adresses et expériences à glisser dans nos propositions de circuits accompagnés et voyages sur mesure au pays du soleil levant. Rencontre en 5 questions.
En 2025, Osaka accueille l'Exposition universelle, l'occasion inespérée de (re)visiter la région ! Un événement exceptionnel à combiner avec la Triennale de Setouchi, sur les îles concepts de la mer du Seto, qui se déroule également en 2025.
Train entre Osaka et Kobe et entre Osaka et Kashikojima, vélo à Sakai et pour rejoindre la ferme perlière de Miki depuis le port de Wagu... Il est possible de voyager dans un esprit écoresponsable au Japon.
1- Quels souvenirs gardes-tu de ton voyage au Japon ?
Mes souvenirs sont innombrables ! Des paysage de toute beauté, comme le château d'Osaka dominant la ville, tantôt dans l'ombre, tantôt dans la lumière chatoyante du soleil en fin d'après-midi ; l'envoûtante nécropole du mont Koya alors que la brume se dissipe pour laisser place aux premiers rayons de soleil à travers les cyprès centenaires ; les reflets des feuillus rougissants dans la rivière Isuzu-gawa à Ise-Jingu... Des images poétiques, comme la jonction entre la nature et l'art au jardin botanique de Nagai, créée par le collectif japonais TeamLab ou l'allée de lanternes en pierres recouvertes de mousses et prises dans des racines qui mène au sanctuaire Kasuga Taisha... Des souvenirs gastronomiques comme le bœuf de Kobe cuit sous forme de teppanyaki ou les fruits de mer grillés de madame Nakanishi, plongeuse Ama...
2- Peux-tu nous décrire ton itinéraire ?
Cette magnifique découverte de la région du Kansai a débuté et s’est terminée à Osaka. Une journée à explorer la ville, ses musées, ses rues animées, ses parcs ; une journée d’excursion à Kobe pour goûter au bœuf éponyme ; une journée à Sakaï à la découverte de ses vestiges et de son artisanat ; puis, cap sur le mont Koya, site bouddhiste de pèlerinage très important au Japon. J'ai passé une nuit dans un shukubo (monastère transformé en auberge) et une nuit à Nara, ancienne capitale impériale pour profiter de la tranquillité du parc et du coucher de soleil depuis les hauteurs alors que la plupart des touristes retournent vers Kyoto ou Osaka. Puis, j’ai rejoint Kashikojima, terminus de la ligne kintetsu, après une belle traversée de la région de Mie et d’Ise, berceau du shintoïsme et de la perliculture. Avec un peu plus de temps sur place, j'aurais pu retourner à Kyoto, à Himeji, du côté des chemins de pèlerinages de Kumano Kodo, ou à l'opposé, vers la côte d'Amanohashidate et le village d'Ine...
3- Quel a été ton endroit préféré ?
Le parc national d'Ise-Shima, à la fois naturel, culturel, spirituel, avec ses îlots plantés dans la mer, la baie d'Ago et la petite ville d'Iga, connue pour ses grandes familles de ninjas, et un fleuron : le sanctuaire Ise-Jingu. Tous les 20 ans, il est déplacé de quelques mètres et reconstruit, une tradition qui symbolise la croyance shintoïste en la nature cyclique de la vie et de la mort et qui permet la transmission des techniques de constructions ancestrales.
J'ai testé le voyage à bord du train de luxe Premium Express Shimakaze, qui relie Osaka à Kashikojima en à peine 3h. Assise dans le wagon de tête, j'ai profité des paysages de rizières, jardins, villages et forêts de bambous et de pins de manière panoramique grâce aux grandes fenêtres et à la cabine du conducteur entièrement vitrée.
4- Quelle a été l’expérience la plus émouvante ?
Partager un repas avec les Amas à Satoumian, pour leur apporter un revenu supplémentaire et leur permettre de continuer à parler de leur métier, la pêche sous-marine en apnée, pratiquée par les femmes depuis des temps immémoriaux. Les Amas, que l’on ne rencontre qu’au Japon et dans une partie de la Corée du Sud, ne sont qu’un millier dans tout le pays et 20 à Satoumian. La plus jeune avait 23 ans lors de mon passage et la plus âgée, encore en activité, 65 ans. Madame Nakanishi plonge cinq jours sur sept, à environ 60 mètres des côtes et entre 2 et 8 mètres de profondeur, à la recherche d’ormeaux. Malheureusement, ces coquillages phares de la région se font de plus en plus rares, tout comme les algues qui les alimentent, et les poissons colorés croisés ressemblent de plus en plus à ceux que l'on peut trouver dans la zone tropicale d'Okinawa. Un plan de sauvegarde a été lancé par le gouvernement japonais avec, notamment la réintroduction de certaines algues, pour faire face à ces changements.
5- Des expériences insolites ?
Être initiée aux secrets des ninjas à Iga, ces fermiers qui s’infiltraient en ville sous de fausses identités (moines, amuseur…) pour espionner sans en avoir l’air : passages secrets, fausses cloisons, cachettes pour déposer des armes ou des documents importants tels que la recette pour faire de la poudre à canon.
Une autre expérience insolite : découvrir une perle dans une huître de la ferme de Miki à Ise-Shima. Je me revois indécise quand il a fallu choisir une huître, impatiente lors de son ouverture et émerveillée lorsque j'ai aperçu la perle !
