Voyage aux sources du tango
Danse métissée en raison de ses origines diverses, le tango s'identifie au destin de l'Argentine et de son peuple d'immigrants. Danse des bas-fonds et des maisons closes, elle est devenue recherchée et populaire à la fois, avec une (fausse) image hautaine et guindée. Danse d'hommes, elle est devenue un hommage à la féminité. Érotique et sensuelle, elle peut aussi être mélancolique et lyrique. Et à en juger par le nombre d'écoles de tango à Buenos Aires et de temples du tango fréquentés par des gens de tous âges, cette danse est beaucoup plus qu'une tradition qu'on tente de sauvegarder à des fins touristiques. C'est une sorte d'art de vivre, l'âme porteña.
Petit aperçu de la ville-berceau du tango, de quartier en quartier, et retour sur l’origine, l’essor et les codes d’une danse emblématique, aujourd’hui inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, pour un voyage entre art et culture.
Buenos Aires, ville-berceau du tango
Peuplée surtout par des immigrants venus d'Europe, Buenos Aires rappelle à certains égards la vieille Europe. On sent d'ailleurs ici une certaine nostalgie du Vieux Continent, une ambiguïté entre l'Ancien et le Nouveau Monde. Buenos Aires est une ville caméléon qui a su intégrer les influences diverses sans y perdre son âme.
Si la grande Avenida 9 de Julio se donne des airs de Champs-Élysées et si les édifices de la Plaza Libertador San Martin rappellent la Ville-lumière, les rues piétonnières et commerciales Lavalle et Florida, avec leurs boutiques, leurs restaurants-minute et leurs gratte-ciel, ont davantage une ambiance nord-américaine.
Mais le cœur de Buenos Aires, qui ressemble à certains quartiers de Rome avec ses rues étroites de vieux pavés, ses anciennes maisons patrimoniales, ses pizzerias, ses nombreux cafés et antiquaires, c'est le quartier San Telmo, le petit Montmartre des Porteños.
Et pour retourner aux sources de Buenos Aires, il faut aller à La Boca, quartier situé près du port de mer et associé à l'immigration italienne. C'est là que serait né le tango. Le Caminito, dont les maisons sont peintes de différentes couleurs et qui s'anime avec ses musiciens et artistes dans une ambiance qui rappelle la rue du Trésor à Québec, est la ruelle la plus connue de Buenos Aires.
Retour aux origines du tango
L'Argentine est un pays né d'un mythe, celui d'un Eldorado à conquérir regorgeant de richesses et où tous les espoirs sont permis. Cette réputation ne tarde pas à attirer à Buenos Aires, à la fin du XIXe siècle, des immigrants venus d'un peu partout en Europe avec l'intention d'y faire fortune, mais qui se retrouvent le plus souvent sans le sou et condamnés à vivre dans les bas-fonds de la ville. Dans ce milieu d'hommes solitaires et nostalgiques naît, dans le quartier de La Boca, le tango, comme une expression du désarroi et de la misère de milliers d'immigrants.
L’essor du tango
Ignoré par la bourgeoisie de son pays d'origine, le tango, expression des mœurs légères, n'acquiert ses lettres de noblesse qu'après avoir d'abord été popularisé en Europe. À la musique, on ajoute, au début du XXe siècle, des textes racontant la fatalité, la nostalgie et les aléas de la vie, le tango devenant une sorte de plainte, de fado argentin, de rap de la rue racontant les déboires d'une époque. Bientôt, les textes se font plus romantiques et le tango se danse à deux alliant la détermination du flamenco, la rigueur de la valse, la sensualité d'un rythme latin et la nonchalance d'un artiste qui veut donner une touche personnelle à son œuvre.
Un Français d'origine, Charles Romuald Gardès, qui immigre en Argentine à la fin du XIXe siècle, est élevé dans les bas-quartiers de Buenos Aires. Mieux connu sous le nom de Carlos Gardel, le morocho (« le brunâtre ») devient le plus grand chanteur de tango de tous les temps. Sa voix, empreinte de tristesse et de nostalgie, fait le tour du monde. Près de 90 ans après sa mort, ses disques et ses grands succès Decime, Que Esperas, Mi Noche Triste, et bien d'autres, se vendent encore par millions.
Les codes du tango
Le tango, dont la sensualité colle à la peau et imprègne toute l'atmosphère, comporte un certain nombre de figures codifiées pour faire naître cette intensité vibrante. Les jambes s'enlacent, les corps s'emmêlent et les têtes chavirent. Entre violence et douceur, le tango parle d'amour et de mort, de solitude et d'espoir. Il raconte l'histoire du macho prêt à se battre pour la femme désirée, de l'amant abandonné ou de la femme aimée puis laissée pour compte, comme si l'amour n'était jamais simple et la réalité faisait ombrage au rêve et à la passion pour devenir mélancolie et tristesse.
Pour un séjour à Buenos Aires sur un air de tango, nos spécialistes passionnés vous dévoilent tous les hauts lieux de cette danse, tels les quartiers de Chacarita, Abastos et son musée Gardel. Le soir, ils vous invitent à assister aux représentations des plus grands danseurs, qui maintiennent la tradition bien vivante et la font évoluer, et à participer à des cours au Niño Bien, traditionnelle « casa de tango » en plein cœur de la ville, ou encore à l’Académie Nationale de Tango, institution qui abrite également un musée consacré exclusivement à cette danse. Et bien sûr, pour parfaire votre voyage à deux, ils vous réservent leurs meilleures adresses de milonga...
Voyage Buenos Aires
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