Voyage musical et culturel
Quand la musique témoigne de l’histoire et traduit l’âme d’un pays. Symbole de l’identité nationale, révélateur social de la réalité des destinations, accompagnant les événements de la vie et festivités, mariages, baptêmes ou réunions de famille, la musique conte la culture, le tempérament et les traditions des peuples. Côté Europe, flamenco et fado… Côté Antilles, salsa et reggae… Côté Amérique, jazz, rock n’roll et country au nord, samba et mariachi au sud… Côté Afrique, mbalax et morna… Côté Asie, K-pop… Blues îlien, festive ou nostalgique, urbaine ou folklorique, retour aux sources de la world music dans les berceaux de musiques du monde souvent reconnues par l'Unesco comme patrimoine de l'humanité.
1- Espagne et flamenco
L'âme musicale de l’Espagne s’illustre dans le flamenco, dont les mélodies emplies de sentiments et de passion font écho aux musiques arabes, juives et gitanes dont elles sont originaires. Cap sur Séville, berceau de cet art né à la fin du XVIIIe siècle et labellisé « patrimoine culturel immatériel de l’humanité » par l’Unesco. En vous promenant dans les quartiers de la capitale andalouse, comme Triana, laissez-vous enivrer par le « Duende Flamenco » en poussant les portes des théâtres, bars et tablaos, pour assister aux zambras, spectacles folkloriques rythmés par les danses locales sur des « quejíos » déchirants. Tonás, chants âpres et sobres exprimant la dureté du quotidien ; seguiriya, plainte ponctuée de lalies exprimant la souffrance, l'amour et la mort ; majestueux et solennels soleares ; bulerías, chants festifs au rythme rapide… Quel est votre style préféré ?
À ne pas manquer : à Séville, visiter le musée de danse flamenco de Cristina Hoyos et assister à la Biennale de flamenco, en septembre ; à Jerez de la Frontera, participer au festival international de flamenco en février-mars, à la fête de la Bulería, en août, et visiter le Centre andalou de flamenco ; à Cordoue, vivre la Nuit blanche du flamenco, en juin, et découvrir le centre flamenco Fosforito
2- Portugal et fado
Un châle noir, une guitare. Un chant entre colère et « saudade » sur l’amour, la trahison, la tristesse, l’exil, la pauvreté. Dans le premier quart du XIXe siècle, ce sont d’abord les marins, marchands ambulants ou courtisanes qui inventèrent le genre dans les tavernes populaires de Lisbonne, racontant leur destin ordinaire (« fado » vient du latin « fatum », signifiant destin) en un concentré d’émotions. Loin d'exalter une image idéalisée de la nation portugaise, le dictateur Salazar soumet les textes à la censure, interdisant les paroles revendicatives, sociales et politiques. Aujourd’hui, le fado a retrouvé sa liberté et sa poésie, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Lors de votre séjour lisboète, faites un tour dans les vieux quartiers de l’Alfama, du Bairro Alto ou encore de Mouraria pour succomber dans une « casa de fado » à la mélancolie des « fadistas », qui suivent, en réinventant le genre, les traces de ceux qui en ont fait la renommée, Maria Severa, Carlos Ramos, Amália Rodrigues ou plus récemment Mariza, Cristina Branco ou António Zambujo.
À ne pas manquer à Lisbonne : le musée du Fado et la maison-musée où vécut Amália Rodrigues, chanteuse charismatique qui a internationalisé le fado.
3- États-Unis, country, blues et rock’n’roll
Chicago, Saint-Louis, Nashville, Lafayette… Dans les capitales musicales du Vieux Sud résonnent les rythmes du blues et du jazz, de la soul ou du zydeco. Les amoureux de musique country font le pèlerinage à Nashville, capitale de l’État du Tennessee. Les mordus de rock’n’roll se rendent à Memphis, pour visiter Graceland, la maison d’Elvis Presley, et Stax Records, là où ont enregistré Otis Redding, Isaac Hayes et Aretha Franklin. À la Nouvelle-Orléans, les nuits chaudes des boîtes de jazz vibrent au son des trompettes et clarinettes des immortels Armstrong et Bechet et le Vieux Carré est rythmé par les accords syncopés du ragtime. Le temps d'un road trip au fil de la mythique route 66 et de la légendaire Blues Highway célébrée par Bob Dylan, le voyageur mélomane retrace les moments forts d'un patrimoine à la fois culturel, sociologique et historique. Un retour aux sources de la musique américaine.
À ne pas manquer : assister au carnaval de la Nouvelle-Orléans en février-mars ; à Saint-Louis, visiter la demeure de Scott Joplin, le National Blues Museum et Blueberry Hill, où Chuck Berry se produisait régulièrement ; à Nashville, écouter les stars montantes de la country dans les bars honky-tonks de Printers Alley ou Broadway ; à Memphis, découvrir le Rock'n'Soul Museum et Beale Street…
4- Cuba et la salsa
À Cuba, la musique fait partie intégrante du voyage. Peut-être parce que c’est ici, sur la Grande Ile, qu’est née la tradition des musiques latines. Tout d’abord avec le « son », signature musicale née après la guerre d’indépendance de Cuba, déclinée en mambo, cha-cha-cha, pachanga, rumba, style Casino et influencée par le jazz. Autant d’expressions dans lesquelles la salsa prend racine, entre guitare espagnole, cuivres new yorkais, percussions et rythmes sacrés africains apportés par les esclaves arrivés à bord des navires espagnols pendant la traite transatlantique. C’est dans les années 1970 que la salsa trouve sa forme actuelle et devient un symbole identitaire des cultures afro-latines. Aujourd’hui, chaude et entêtante, elle anime toujours les rues cubaines, de la Havane à Santiago. Si le tempo festif invite à esquisser quelques pas de danse, ou à danser jusqu’au bout de la nuit, les paroles méritent attention, témoignant du quotidien des habitants.
À ne pas manquer : danser ou écouter un concert dans les multiples « casas de musica », comme à la F.A.C. (Fabrique d’Art Cubain) à La Havane ou, à Trinidad, au Palenque de Los Congos Reales, ou encore prendre un cours au Rincon de la salsa.
5- La Jamaïque et le reggae
En Jamaïque souffle l'esprit reggae, expression individuelle et collective d'un peuple. Né dans les ghettos de Kingston au début de la décolonisation, dans les années 1960, le reggae est en effet devenu l’emblème du rastafarisme, mouvement spirituel libératoire véhiculant un message d’amour et de paix, contre l'impérialisme, la suprématie et le racisme. Inspirée des rythmes africains, portée par Bob Marley, mais aussi par des légendes comme Peter Tosh, Burning Spear, Bunny Wailer, Dennis Brown ou encore Jimmy Cliff, Gregory Isaacs… Cet hymne contestataire a conquis le monde et se décline en roots, ragga, dub, dancehall. Aux source du reggae, plongez dans l’histoire complexe afro-caribéenne et partagez les battements de cœur du peuple jamaïcain. Musique universelle, le reggae est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Une belle reconnaissance.
À ne pas manquer à Kingston : visiter le musée Bob Marley, le musée Peter Tosh, Trench Town et le jardin de la culture ; faire un tour dans un club reggae, comme le Kingston Dub Club, le Dubwise ou le Redbones Blues Cafe ; assister au Reggae Sumfest à Montego Bay, en juillet.
6- Le Mexique, pays des mariachis
Patrimoine immatériel de l’Unesco, le mariachi désigne à la fois la musique traditionnelle du Mexique, ancrée dans la culture mexicaine depuis le XIXe siècle et transmise de génération en génération, et les musiciens qui la jouent. Il n’est pas de fêtes, défilés ou célébrations sans mariachis. À México, de la place Garibaldi aux ruelles du Zócalo, sur les barques de Xochimilco, dans les bars, les restaurants, ils sont partout, donnant « la serenata » aux fiancées ou mettant l’ambiance sur fond de cordes et de trompettes, parés de leur costume charro et d’un large sombrero. Un folklore kitsch ? Détrompez-vous, le mariachi est pour les Mexicains une célébration de leur identité, une source de joie et d’émotions. Les ambassadeurs du genre : Vargas de Tecalitlán, Pedro Infante, José Alfredo Jimenez, Lola Beltrán, Vicente Fernández ou encore Miguel Rodriguez, Guillermo Capetillo, Jorge Gutierrez... Et saviez-vous que Louis Armstrong interpréta « La Cucaracha » ?
À ne pas manquer : pousser la porte du « Tenampa », le bar mythique de l'âge d'or de Mexico ; visiter le Jardines de San Miguel de Allende en soirée…
7- Le Brésil et la samba
À la fin du XIXe siècle, les descendants des esclaves sont arrivés en masse à Rio de Janeiro pour travailler dans les docks du port, comme vendeurs de rue ou domestiques. Ils ont amené avec eux leurs percussions africaines, les pas de danse de Bahia et le traditionnel candomblé des cérémonies religieuses. La samba était née. Réprimée par la police, rejetée par la bonne société, elle s'est imposée pendant le Carnaval de Rio dans les années 1930, expression parfaite de l’exubérance d’un peuple métissé : une musique binaire aux lignes mélodiques syncopées, véhiculée par les percussions, la guitare et le cavaquinho, dont les chanteurs Donga, Pixinguinha, Heitor dos Prazeres et Ismael Silva ont posé les bases avant-guerre. Aujourd’hui, la samba est le rythme national, étendard des fêtes et carnavals, mère de la bossa nova et du batucada. L’âme du Brésil.
À ne pas manquer à Rio : apprendre des pas de samba à la Maracatu School ; assister à une démonstration des écoles de samba dans le Sambadrome et admirer les costumes spectaculaires lors des parades du Carnaval.
8- Le Cap-Vert et la morna
Au Cap-Vert aussi, la musique raconte l'histoire et traduit l’âme du pays, accompagnant tous les grands événements : mariages, baptêmes, réunions de famille... Et qui dit Cap-Vert dit morna ! Au cœur de cet art popularisé dans le monde entier par Césaria Evora, l’exil, l’océan, la patrie. « Si tu m’écris, je t’écrirai, si tu m’oublies, je t’oublierai, jusqu’au jour de ton retour » (Sodade)… Une expression musicale de la saudade et du déchirement qui s’apparente à celle du fado, au son de la guitare, du cavaquinho et du violon. Le rythme est lent et doux, les paroles nostalgiques, en créole et en portugais, la rythmique mélancolique, colorée et tranquille. La morna serait née au milieu du XIXe siècle à Boa Vista, ou peut-être avant, tirant son origine du lundum afro-brésilien introduit dans l’archipel au XVIIIe siècle. Elle a été valorisée dans les années 1920-30 par le poète Eugenio Tavares et le compositeur Beleza. Mindelo, sur l’île de São Vicente, devient l'épicentre de cette musique qui se popularise, jouée dans les bars de la ville. Aujourd’hui, la morna est classée au patrimoine immatériel de l'Unesco et continue d’exister à travers la nouvelle génération, comme Lura, Mayra Andrade ou Elida Almeida, qui chantent fièrement leur amour pour leur pays. Laissez-vous envoûter par cette musique particulière qui parvient à transcender tous ceux qui l’écoutent.
À ne pas manquer à Mindelo : pousser les portes d’un café-concert et croiser Bau, Solidade ou Djosinha ; découvrir la demeure éternelle de Cesaria Evora dans le cimetière de Mindelo…
9- Le Sénégal et le mbalax
Tout Sénégalais est nourri du son du mbalax. Combinant l’héritage de musique religieuse sérère de Njuup et des emprunts au jazz, au funk et au rock, le style a bouleversé le paysage musical afro-cubain qui dominait jusqu’alors. Chanté surtout en wolof, rythmé par le sabar et le tama, tambours traditionnels du Sénégal, le mbalax prend racine dans une démarche d’affirmation identitaire, après la période coloniale. Son rayonnement international a été porté par Youssou N’Dour (citons également Omar Pène, Thione Seck, Ismaël Lo, Papa Diouf, Aminata Fall…). Direction le pays de la Teranga pour un voyage sur un fond musical omniprésent, qui fait battre le cœur au rythme des percussions et invite à la danse, pieds nus dans le sable, sur un tempo endiablé…
10- Corée du Sud et K-pop
Apparu dans les années 1990, la K-Pop, aux sonorités mêlant dance, électro et hip-hop, est aujourd'hui l'un des styles de musique urbaine les plus populaires auprès de la jeunesse. BTS, Black Pink, EXO, IU… Les boys band et girls band de K-Pop battent tous les records de l’industrie musicale ! Des rythmes rapides, des chorégraphies millimétrées, des "idols" séduisant(e)s casté(e)s et surentraîné(e)s, une stratégie marketing globale, et voilà un phénomène culturel et sociétal devenu planétaire. À l’origine de la "vague coréenne", ou Hallyu, la politique d’internationalisation des arts et du divertissement soutenue par l'État sud-coréen, pour devenir "l’un des cinq premiers pays de l’industrie culturelle" et créer "une société du rêve et de l’icône", des fans hyper-connectés (les fandoms) et des partenariats fructueux avec les leaders de diffusion de contenus, comme Youtube ou Netflix. Ferez-vous partie des visiteurs à vous envoler pour la Corée du Sud dans le but de découvrir le berceau de cette culture pop ? Dans les quartiers de Gangnam, Hongdae ou Myeongdong, vous croiserez sans doute quelques chanteurs de busking et des jeunes passionnés qui s’approprient la rue en dansant et chantant…
À ne pas manquer à Séoul : suivre la Hallyu K-Star Road, parsemée des “Gangnamdol”, figurines grand format des idols K-pop ; visiter SMTOWN pour revivre l’histoire des groupes de K-pop, rencontrer virtuellement les artistes et assister à des concerts en réalité augmentée ; découvrir les cafés des agences : 20 SPACE, le café de CUBE Entertainment ; SUM Cafe, où les pâtisseries et boissons ont pour thèmes les stars de l’agence ; ou encore le café-restaurant de l’agence YG Entertainment.