Certains de nos collaborateurs ont une histoire particulière avec l’Alliance Française, cette institution fleuron de la langue française et de la francophonie qui invite aux dialogues entre les cultures sur tous les continents, avec laquelle Les Maisons du Voyage partagent les mêmes valeurs culturelles et humanistes. Ariane et Pascale y ont enseigné. Silvia et Thuy Hang y ont appris le français. Rencontre en 2 parties.
Pascale et Ariane ont été enseignantes à l’Alliance Française…
Pascale, conseillère voyages Asie, et Ariane, responsable de production Amérique latine, ont enseigné à l’Alliance Française, l’une à Singapour et Taiwan, l’autre au Mexique. Elles se souviennent.
1- Pascale, Ariane, dans quelle Alliance Française avez-vous enseigné et quel a été votre parcours pour y parvenir ?
Pascale : Après avoir obtenu ma maîtrise en littérature chinoise, je suis partie à Singapour pour préparer un D.E.A sur « les médiums de Singapour ». Je suis allée à l’Alliance Française pour y rencontrer le directeur et ai décidé, tout de suite, de suivre la formation pour l’enseignement du « français langue étrangère ». Mon certificat en poche, j’y ai enseigné pendant plusieurs mois avant de rejoindre la « Singapore International School ». Puis, je suis partie à Taiwan. Au cours de mes trois années passées à Taipei, j’ai travaillé, surtout pendant l’été, à l’Alliance Française, qui se trouvait au sein de la Taipei National University.
Ariane : Après avoir travaillé pour le développement d’une faculté de Français à l’Université du Nuevo Leon au Mexique, c’est tout naturellement que je me suis dirigée vers l’Alliance Française pour approfondir mes connaissances sur le Mexique et débuter une expérience dans l’enseignement du « français langue étrangère ». L’Alliance de Monterrey recrutait sans attendre. J’ai commencé à donner mes premiers cours la semaine suivante...
2- Parlez-nous de votre expérience à l’Alliance Française...
Pascale : J’ai un merveilleux souvenir de ces moments en tant qu’enseignante dans les Alliances Françaises de Singapour et Taipei. Je me souviens à quel point j’étais impressionnée par l’efficacité de la méthode utilisée. Je n’oublierai jamais la famille du livre de la méthode : les « Marsaud » et leur cher « milkbar » ! De voir la rapidité avec laquelle les élèves progressaient, et comment, en 6 mois à peine, ils pouvaient déjà converser de façon déliée et presque courante, j’en suis encore remplie d’admiration et de respect.
Ariane : J’avais un échantillon d’élèves très différents et de tous niveaux linguistiques, ce qui m’a permis de tisser un réseau de connaissances très enrichissantes. En effet, l’Alliance Française dispense des cours de français dans de nombreuses écoles et universités, aussi bien privées que publiques. La journée, les professeurs étaient dispatchés pour assurer l’apprentissage du français dans des écoles variées. Puis, en soirée, c’était au tour des étudiants propres à l’Alliance Française de rejoindre les bancs de l’école. En outre, les Alliances sont très présentes dans la vie culturelle d’une ville avec l’organisation d’expositions, de forums, de festivals de cinéma, par exemple. Mon goût pour les échanges culturels et artistiques entre la France et le Mexique était donc parfaitement rassasié.
3- Un souvenir particulier, une anecdote ?
Pascale : Ah… L’Alliance Française de Singapour… Je me souviens de cette vieille bâtisse coloniale et surannée, construite au milieu d’un parc, et dont le parfum moite de jungle humide vient encore chatouiller mes narines, de temps à autre, dans mes souvenirs proustiens…
Ariane : Des années après cette riche expérience à l’Alliance Française de Monterrey, je suis toujours en contact avec des anciens élèves qui viennent régulièrement me rendre visite en France. Nous sommes devenus de vrais amis. La page n’est pas complètement tournée et j’en suis ravie !
Silvia et Thuy Hang ont été élèves à l’Alliance Française…
Silvia, originaire du Costa Rica, et Thuy Hang, née au Vietnam, toutes deux conseillères commerciales groupes, ont appris le français à l’Alliance Française. Nous leur avons posé quelques questions.
1- Silvia, Tuy Hang, pourquoi avoir choisi d’apprendre le français ?
Silvia : Au Costa Rica, l’enseignement du français est obligatoire pendant 3 ans. J’ai découvert le français au lycée et ça a été un coup de cœur. Quelques années plus tard, quand j’ai commencé à travailler dans le tourisme, dans une agence réceptive où les touristes francophones commençaient à arriver, j’ai décidé de reprendre des études de français. J’ai vu l’opportunité de pouvoir communiquer avec une autre partie du monde. L’Alliance Française à San José a été la meilleure option pour moi en termes d’horaires et de méthodologie.
Thuy Hang : Dans mon pays, le Vietnam, le français n'était pas obligatoire. Jusqu'au début du lycée, je ne parlais pas un mot de français. À l'époque, je connaissais la France seulement à travers des images de la tour Eiffel, de la Seine, de Notre-Dame, du Louvre, des Champs-Élysées et des châteaux... J'avais entendu dire que les Français étaient l'exemple de l'élégance et du romantisme et que la langue française était la langue de l'amour. Tout cela a éveillé ma curiosité et m'a donné envie de découvrir Paris et la France. En voyant des affiches publicitaires sur les études supérieures en France, sur le chemin du lycée, une idée a germé dans ma tête : « Au lieu d'attendre de terminer mes études au Vietnam, de commencer à travailler et d'économiser pour un voyage en France, pourquoi ne pas aller y faire mes études supérieures ? ». Dans ce but, j’ai commencé à apprendre le français à l'Alliance Française de Hanoi. Avec ses professeurs natifs, c’était le meilleur choix.
2- En combien d’années d’enseignement avez-vous maîtrisé la langue ?
Silvia : Question piège. Il est difficile de maîtriser parfaitement une langue vivante non maternelle ! Je peux dire que j’ai pu avoir un bon niveau de compréhension après une année entière de cours. Grâce à la méthodologie utilisée par les professeurs, j’ai été en immersion linguistique dès le premier cours.
Thuy Hang : Le français n'est pas facile à apprendre. J'ai mis plusieurs années avant de pouvoir prendre des notes à l'université en français. Au début, j'ai appris le français pendant 6 mois au Vietnam, juste avant mon baccalauréat. Ensuite, une fois mon visa obtenu, j'ai continué mes cours à l'Alliance Française de Paris. Il m'a fallu deux ans pour réussir le TCF (Test de Connaissance de la Langue Française) avec une note suffisante pour être admise en Licence 1 dans une université française. Avec le temps, j'ai progressivement acquis une bonne maîtrise et j’ai terminé mon Master avec mention.
3- Quelles étaient les conditions d’enseignement ? Avez-vous gardé des contacts ?
Silvia : Nous étions entre 8 et 10 élèves. J’étudiais une fois par semaine en cours du soir. Je garde contact avec certains de mes professeurs depuis plus de 20 ans ! Et j’ai rencontré deux personnes très importantes pour moi aujourd’hui lors de mon premier cours à l’Alliance Française. J’ai même publié un album illustré au Costa Rica avec l’une d’entre elle.
Thuy Hang : Nous n'étions pas très nombreux pour garantir la qualité de l'enseignement - moins de 12 élèves par classe. Au Vietnam, nous avions deux cours d'1 heure par semaine et, en France, 2 heures de cours chaque jour. De temps en temps, l'Alliance Française organisait des visites de monuments parisiens célèbres. C’était super ! Je suis toujours en contact avec plusieurs de mes camarades de classe, qui sont maintenant devenus des amis. Nous nous retrouvons de temps en temps et nous parlons encore de l'Alliance Française, notre lieu de rencontre !
4- Une anecdote ou un souvenir particulier à partager ?
Silvia : Lors de mon premier cours à l’Alliance Française, j’ai entendu parler du programme d’assistants de langue en France. Un programme organisé en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale qui permet de passer une année scolaire au sein des établissements d'enseignement français. C’est l’un de mes professeurs qui m’a aidée à rédiger ma lettre de motivation et à préparer mes entretiens. Et, j’ai été acceptée ! Une fois en France, j’ai poursuivi les cours à l’Alliance Française de Lyon où j’ai passé mon DELF, la porte d’entrée pour les études supérieures en France. J’ai une grande affection pour cette institution qui m’as permis d’apprendre une autre façon de voir le monde, de penser, de vivre et d’aimer…
Thuy Hang : Je me souviens avoir obtenu une excellente note lors d'un test écrit sur la conjugaison des verbes au présent. J'ai pensé : « Ah ! Le français n'est pas si difficile que ça. » Eh bien, je n’aurais pas dû le sous-estimer car lors du test sur le passé composé, j'ai eu une très mauvaise note ! Je ne comprenais pas que des verbes irréguliers devaient être conjugués avec l’auxiliaire « être »... Je remercie sincèrement les professeurs qui ont toujours été très patients avec moi ; en particulier, lors des leçons sur le subjonctif et le conditionnel !
À lire aussi
→ En savoir plus sur les 140 ans de l’Alliance Française