L’Arabie saoudite, vue par Victor
Les trésors d’Arabie saoudite sortent de l’oubli pour reprendre leur juste place parmi les merveilles du monde. D’Hégra à Pétra, cités heureuses de l’Arabie nabatéenne, Victor, notre responsable de production Orient, a accompagné nos premiers voyageurs, des globe-trotters ayant « coché » presque toute la carte du monde, séduits par le combiné avec la Jordanie et l’encadrement par un représentant des Maisons du Voyage sur une destination nouvelle. Il nous en dit plus sur l’Arabie saoudite et nous livre ses conseils et retours d’expérience, en réponse à nos 10 questions.
À Hégra, les tombeaux sculptés dans le grès, quasiment intouchés depuis le Ve siècle, sont parfois mieux conservés que ceux qu'abrite la Jordanie.
1- Quelle est votre impression générale sur le voyage ?
Au moment où AlUla s’ouvre au monde, on se sent véritablement dans la peau d'un explorateur dénichant l'inconnu. Un sentiment rare et privilégié, dans un décor hors norme, encore vierge. Côté programme, le voyage est d’une richesse infinie, faisant le lien entre l’Arabie et la Jordanie, Hégra et Pétra, le désert saoudien et le Wadi Rum. Le fil rouge : les Nabatéens, ces marchands de l’Antiquité dont l’origine reste discutée. Car les oasis, refuges de caravaniers de la route de l’Encens, aux IIe et Ier millénaires avant notre ère, dont le plus fameux est AlUla, marquent l’un des temps forts de l’histoire de l’Arabie saoudite.
2- Vos coups de cœur en Arabie saoudite ?
L’arrivée à AlUla, grandiose même de nuit, face aux falaises de grès éclairées depuis le sol... Le centre-ville historique classé de Jeddah... Le site archéologique d’Hégra, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en tant que plus grand site préservé de la civilisation nabatéenne ; c’est sans doute le plus beau, ses tombeaux rupestres monumentaux et sanctuaires magnifiquement sculptés, sépultures d'anciennes élites de la société, sont donc à visiter en dernier si possible ! Canapés en plein air, boissons (sans alcool), musique : une promenade au Rocher de l’Eléphant (Jabal-al-Fil) est également bien agréable, en fin d’après-midi, avec le spectacle du coucher du soleil.
3- Une déception ?
Nous n’avons malheureusement pas obtenu l’autorisation de voir « Maraya », cet espace culturel et gigantesque cube en miroir, dans la vallée d’Ashar, au milieu du désert. On nous a prétexté une journée dédiée à un colloque international avec des diplomates...
4- Comment se déroulent les visites des sites saoudiens ?
Les billets sont à réserver à l’avance impérativement car il y a peu de places. Les sites sont très encadrés et organisés, les visites se font en petit groupe avec un ou une rawi (guide local), majoritairement des femmes. Pour visiter la vieille ville d’AlUla et le site archéologique de Jabal Ikmah, notre groupe de 30 personnes a ainsi été divisé en deux, les groupes étant limités à 15 personnes maximum pour protéger un patrimoine fragile.
5- Un conseil aux voyageurs souhaitant se rendre en Arabie saoudite ?
Plusieurs ! Faire le change en monnaie locale à l’aéroport, d’abord, car c’est impossible dans la région d’AlUla (le paiement en CB est possible partout, mais avec des frais). Veiller à être ponctuel pour vos visites : les retardataires ne sont pas attendus dans les bus publics qui emmènent les visiteurs aux sites ! Enfin, prévoir de bonnes chaussures pour les petites marches dans le désert.
6- Une anecdote de voyage ?
Mon groupe était constitué de très grands voyageurs. Deux participantes ont visité plus de 100 pays... et elles se sont rencontrées avec La Maison de la Chine, il y a 25 ans !
7- Un mot sur la restauration en Arabie saoudite ?
Les restaurants offrent généralement un choix de plats typiques savoureux. Attention, les portions sont généreuses : en prévoyant 2 plats pour 3 personnes, pour éviter le gaspillage, nous avons offert le café/thé à tout le groupe sans supplément !
8- Un bon plan ?
Pour rencontrer des Saoudiens et des visiteurs, je conseille l’excursion pour observer les étoiles dans le désert d’AlUla, que nous organisons avec une petite équipe saoudienne dans la réserve naturelle de Al Gharamel, loin de toute pollution lumineuse. Dîner sous la tente (sur des tapis), petit cours sur le ciel et balade à pied sans bruit et sans lumière permettent de s’immerger dans le mode de vie bédouin. Intéressant et instructif !
9- Et pour rejoindre la Jordanie ?
Un départ le matin est nécessaire car la route est longue et le temps d’attente à la frontière est aléatoire. Cela représente 8 heures de route pour franchir sur 550 km un paysage grandiose à la variété insoupçonnée. La présence des chauffeurs est importante, ce sont eux qui nous guident entre les bureaux pour accomplir efficacement les formalités.
Ainsi, ce qui devait être une journée de route « perdue » sera en réalité une partie mémorable du voyage, tant la beauté inouïe des sites parcourus nous a tous subjugué ! Palmeraies, paysages lunaires, oueds entourés de rochers ensablés... Le passage d’un biome à l’autre est un choc visuel soudain. Puis, nous longeons la mer Rouge, au loin, nous apercevons le Sinaï...
10- Quelle est la pratique du tourisme responsable dans ces contrées ?
Les sites sont nettoyés au peigne fin, on trouve des poubelles partout en Arabie saoudite. Le tri sélectif est effectué sur tous les lieux touristiques, c’est d’ailleurs étonnant de trouver des poubelles de tri (en alphabet dadanite !) au milieu du désert. Par contre, dès que l’on sort des sentiers balisés, le tri sélectif est bien moins respecté et on trouve des déchets éparpillés un peu partout...
Côté Jordanie, pour préserver un patrimoine fragile, il faut impérativement déconseiller l’achat des pierres issues du site de Pétra, qui incite les vendeurs bédouins à éroder plus encore les façades des temples. Et alerter sur l’assèchement de la mer Morte, qui souffre du réchauffement climatique et de la dérivation des eaux du Jourdain pour l’agriculture. Résultat, le lieu de baignade recule un peu plus chaque année...
Voyage Arabie saoudite
Pionniers et défricheurs, nos spécialistes de l’Orient vous accompagnent pour partir en avant-première à la découverte de cette mystérieuse terre des princes, du désert et du pétrole, pays des lieux saints de l’islam, qui s’ouvre au monde.